Archives de catégorie : Du côté des autres collectifs

Nous étions là avant, nous serons là après (Communiqué du Collectif Inter Urgences)

Rappelez-vous, depuis plus de 1 an, de nombreux services d’urgences sont en grève en France.
On en avait parlé (pour le CHMS le 28/05/2019), (au niveau national le 06/06/2019), ici (concernant spécifiquement Bassens le 17/07/2019) ou encore ici (plus spécifiquement pour le CHAM le 25/07/2019) et (le 19/09/2019 pour une grève à Chambéry à l’appel du Collectif Inter Urgences), …

Ci-dessous, un communiqué (05/05/2020) du Collectif Inter Urgences :

En 13 mois d’existence, le Collectif Inter-Urgences c’est :

  • Plusieurs milliers d’interviews dans la presse écrites locales et nationales ( Ouest France, le monde, Mediapart, Figaro, est républicain….)
  • Plusieurs dizaines de participations à des émissions TV grand public.
  • Plusieurs centaines d’interviews sur les infos locales et nationales.
  • Plusieurs centaines d’interventions à la radio nationales et locales ( france bleu, france infos, RTL….)
  • Plusieurs chansons écrites et chantées par différents services d’urgences de la corse à la Bretagne en passant par Valence, Toulouse et bien d’autres encore…
  • C’est plusieurs centaines de manifestations locales, régionales et nationales.
  • C’est aussi un livre….

Tout ceci a été fait sur nos temps personnel, une fois notre travail quotidien à l’hôpital effectué. 

Dans un seul but, prévenir, alerter la population mais surtout les pouvoirs publics sur la crise que traversait l’hôpital public dans le plus grand des silence et depuis trop d’années.

  • Rien n’a été fait malgré toutes nos alertes ou si peu.
  • Il aura eu tout de même quelques tentatives de “mesurettes” dans le but de diviser les troupes et récupérer l’opinion public.
  • Mais il en faudra bien plus pour nous stopper car nous avons des forces et pas des moindres : notre solidarité, notre Union, notre amour pour la profession et notre détermination. 

Il aura fallu une pandémie et beaucoup trop de victimes pour faire réagir enfin notre gouvernement.

Merci à la population pour votre soutien depuis le début et rendez vous après l’épidémie.

Car oui, nous retournerons sur le pavé, continuer notre lutte tant que l’exécutif n’accompagnera pas ses paroles, d’actes !!!

Et nous espérons que vous serez à nos côtés pour défendre notre hôpital public et le système de santé français.

Nous n’oublierons pas !!

Source : https://www.interurgences.fr

« Arrêtons d’avoir peur ! » – Le Quotidien du Médecin (11/10/2019)

Article lisible en totalité sur le site : https://www.lequotidiendumedecin.fr/hopital/arretons-davoir-peur-dans-un-amphi-parisien-des-centaines-de-medecins-et-soignants-du-collectif

Extrait :

Dernière chance

Deux heures de débat ont permis aux soignants et médecins de voter deux motions : la première faisant l’état des lieux de la situation et des revendications des mécontents ; la seconde proposant des modalités d’action. « Nous sommes à la croisée des chemins, nous vivons notre dernière chance de sauver l’hôpital, cet établissement ouvert à tous et porteur de progrès médical mais aujourd’hui asphyxié par les contraintes budgétaires », a lancé en préambule le Pr Antoine Pelissolo. Le psychiatre, chef de service à Henri-Mondor, a rappelé quelques chiffres provoquant la joie de la salle : le collectif regroupe désormais 5 500 professionnels de santé hospitaliers dont 1 200 chefs de service et plusieurs têtes d’affiche du syndicalisme médical, épaulés par 17 000 usagers et personnalités auteurs d’une pétition réclamant un « plan d’urgence » pour l’hôpital public, envoyée la semaine dernière à Emmanuel Macron.

Les urgences du centre hospitalier Métropole Savoie en grève (Le Dauphiné Libéré – 28/05/2019)

Et à Moutiers, il y a moins de 2 semaines, un préavis de grève a été annoncé concernant une baisse d’effectifs au service SSR (Soins de Suite et de Réadaptation).
Cependant, sur les 2 syndicats demandeurs, l’un a bien voulu entendre/croire les arguments de la direction et s’est rétracté au dernier moment.
En avez-vous entendu parlé ?
Faut-il s’attendre à une nouvelle baisse de services à venir ???

Un hôpital de proximité : c’est quoi ?

Hier, 13/02/2019, la ministre de la santé Agnès Buzyn, a officialisé le projet de loi santé avec sa présentation en conseil des ministres.

Entre autre, la notion de « label d’hôpital de proximité ».

Mais c’est quoi un « hôpital de proximité » ?

Au premier abord, la réaction de tous est probablement « enfin, les politiques et décideurs ont compris qu’il fallait conserver des services de proximité ».

Mais la réalité est tout autre.

Un « hôpital de proximité , c’est simplement un hôpital qui propose un socle de services de bases (médecine, soins de suite et réadaptation, gériatrie, analyse médicale), mais qui exclue obligatoirement la chirurgie, l’obstétrique, les urgences et la maternité.

Ainsi, entre 500 et 600 hôpitaux de France qui disposaient de ces services là vont se retrouver d’ici quelques mois/années avec une réduction de leur offre de services à la population de proximité.
A noter que dans le projet 2016 de la précédente ministre de la santé (Marisol Touraine), c’était déjà 243 hôpitaux qui étaient concernés (liste détaillée sur Légifrance).

Moûtiers a donc probablement été un précurseur de cette notion « d’hôpital de proximité », avec la suppression de la maternité, des urgences et de la chirurgie.
Et prochainement, à Moûtiers il y aura encore quoi en moins (pharmacie centrale, cuisine, école d’infirmière, …) ?

Un peu de lecture pour aller plus loin dans l’analyse de cette notion d’hôpital de proximité :

Les ruraux organisent la défense collective de leurs hôpitaux – L’Humanité (31/10/2018)

Suite à ce que l’on pourrait appeler « l’appel de Vierzon » (évènement qui a eu lieu le 23/10 dans la mairie de Vierzon, en présence de nombreux comités de défense des hôpitaux et des maternités, notre collectif de Moûtiers s’étant excusé de ne pas pouvoir s’y rendre), voici un article de  synthèse :

Article publié initialement sur L’Humanité et lisible en intégralité sur anti-k.org :

Alors que les députés commençaient à débattre du budget de la Sécurité sociale 2019, adopté hier après-midi, une trentaine de maires et de comités de défense ont lancé un appel en faveur des hôpitaux et maternités de territoire.

L’urgence gagnerait-elle nos campagnes ? Il n’a fallu que quelques jours à Nicolas Sansu, maire PCF de Vierzon (Cher), pour réunir une trentaine de maires et représentants de comités de défense d’hôpitaux et de maternités de proximité, le 23 octobre, au moment où débutait à l’Assemblée nationale le débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PFLSS), adopté hier par une majorité de députés. Et trois heures à peine pour mettre au point un appel à défendre les hôpitaux, fixer la date d’une journée nationale d’action, le 1er décembre, et décider d’organiser partout des référendums d’initiatives locales, le 27 janvier 2019. « Nous avons besoin de nous fédérer, d’autant que c’est une même politique qui condamne nos services hospitaliers, nos urgences, nos maternités. Le problème est national », a expliqué l’élu. À ses côtés, Annick Gombert, maire du Blanc, également élue de la grande région Centre-Val de Loire. Dans la salle de la mairie où se tient la réunion, personne n’ignore le sort réservé à la maternité de cette commune de l’Indre. Sa fermeture temporaire cet été. Puis confirmée début octobre. L’élue locale fulmine contre la ministre de la Santé. Agnès Buzyn a, en effet, déclaré la maternité « dangereuse », évoquant dans les médias « de très mauvaises pratiques ». Et encore plus depuis hier, après l’évacuation par la police, au petit matin, de l’établissement occupé par le collectif C’estpasdemainlaveille, suivi du déménagement à la hussarde de ses lits et de son matériel.

Fusionner, regrouper, le schéma se répète depuis vingt ans

« Avec l’argument économique – la pénurie de médecins –, celui de la sécurité est avancé presque systématiquement par les pouvoirs publics pour fermer, remarque Annick Gombert. Jusqu’alors, aucun accident n’avait été déploré ; or, depuis la fermeture, nous avons connu notre premier accouchement au bord de la nationale. » À Bernay (Eure), Agnès Buzyn a confirmé la fermeture de la maternité pour cette même raison sécuritaire…

À Vierzon, l’avenir de la maternité est également en jeu, de même que celui du service de pédiatrie, qui lui est adossé. On craint aussi pour la chirurgie. Là encore, on fulmine, au point de se mettre en danger : deux soignants sont en grève de la faim depuis deux jours. Le personnel est en grève illimitée depuis le 11 juin. Une intersyndicale est aux manettes. « On a laissé tomber nos différences et nos divergences. Et, finalement, nos étiquettes syndicales, pour montrer que nous sommes non seulement unis, mais déterminés face à une situation extrêmement grave », explique Pierre, manipulateur radio. Il est l’un de ceux qui, depuis presque un mois, vivent sous des tentes de camping, entre poules et lapins, sous les portraits d’Astérix, dans « le camp des Gaulois réfractaires aux réformes » installé à l’entrée de l’hôpital, le 18 septembre, jour de l’annonce du plan santé 2022 par Emmanuel Macron. « Nous voulons que notre hôpital conserve son plateau technique, pas d’un hôpital réduit à une activité de gériatrie. La population en a besoin ! » préviennent les soignants.

 

Fusionner, regrouper et, au passage, fermer des services, des lits, supprimer des postes, le schéma se répète depuis vingt ans et les lois Bachelot et Touraine à l’origine des groupements hospitaliers de territoire (GHT) et du financement des hôpitaux à l’activité (T2A). « On assiste à l’abandon de parties entières du territoire. À l’émergence de no man’s land sanitaires », expliquait Emmanuel Vigneron, géographe de la santé, dans un entretien à l’Humanité, le 26 avril. Premiers visés : les territoires ruraux ou à « géographie particulière », en montagne, comme dans le Jura où l’hôpital à Saint-Claude a vu ses services fondre les uns après les autres et où la mobilisation de la population, du personnel et des médecins se poursuit pour la réouverture de la maternité et le renforcement de la chirurgie. À Tours (Indre-et-Loire), le plan de restructuration du CHU raye de la carte trois établissements : l’hôpital pédiatrique, un Ehpad et une clinique psychiatrique. Dans le département de la Vienne, les fusions vont également bon train. Depuis le 1er janvier 2016, le centre hospitalier de Montmorillon est un pôle du CHU de Poitiers. L’hôpital de Loudun a, lui, rejoint le Groupe hospitalier Nord Vienne, qui vient d’annoncer sa fusion d’ici trois ans avec celui de Poitiers. En clair, un seul établissement survivra sur ce territoire de campagne.

Une cinquantaine de petites maternités seraient sur la sellette

Ce mouvement risque de s’accélérer avec le plan de « transformation du système de santé » du gouvernement. Comme cela a été le cas pour les maternités, les hôpitaux y sont classés en trois niveaux, en fonction de leurs capacités à prendre en charge les situations médicales plus ou moins complexes. Six cents hôpitaux locaux de proximité, de niveau 1, sans plateau technique, destinés à la prise en charge des personnes âgées et au suivi de certaines pathologies chroniques, devraient voir le jour d’ici à 2022 – il en existe 250 aujourd’hui. Les promoteurs de l’appel à défendre les hôpitaux de territoire craignent que leurs centres hospitaliers de proximité n’héritent de ce nouveau label qui les priverait de leurs services de chirurgie, d’obstétrique ou d’urgence. « Sans égalité d’accès aux soins dans nos territoires, il n’y a pas de pacte républicain possible. J’attends du gouvernement une attitude républicaine, sinon sa politique risque de nourrir des votes antirépublicains comme on le voit dans nombre de pays aujourd’hui », alerte Nicolas Sansu.

Une cinquantaine de petites maternités seraient sur la sellette, selon la maire du Blanc. La Drees en recensait 519 en 2016. Six auraient fermé leurs portes depuis ; 221 sont des maternités de type 1, les plus vulnérables puisque le nombre d’accouchements qui s’y déroulent ne cesse de diminuer au profit des établissements de type 2 et 3, plus médicalisés et surtout bénéficiaires du mouvement de concentration entamé dans les années 1970. Il est en revanche difficile de chiffrer le nombre de services, notamment de chirurgie ou de médecine, dont l’avenir ne tient qu’à un fil. Même chose pour les services d’urgence. Il en existe 600. Un chiffre sous lequel il ne faudrait pas descendre, au risque de dégrader le dispositif, selon l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf). « On assiste à la métropolisation du système de santé. Une centralisation à moyens constants qui condamne des dizaines d’établissements menacés de devenir des coquilles vides », dénonce Rolland Vachon, membre du comité de défense des maternités et hôpitaux des Deux-Sèvres.

Sylvie Ducatteau

 

Appel en faveur des hôpitaux publics de territoire

De Vierzon, Le Blanc, Châteaudun, Tours, Nantes, Châtellerault-Loudun, Saint-Claude, Vire, Pithiviers, Thouars, Decize, Feurs, Creil, Concarneau, Decazeville… c’est par une longue liste de localités de toutes les régions que débute l’appel des élus locaux et des membres de la coordination nationale des comités de défense des maternités et des hôpitaux de proximité qui a recueilli 4 000 signatures en quelques jours. Cet appel s’adresse en premier lieu au président de la République. Il affirme l’égalité d’accès aux soins pour tous et demande expressément « le maintien et la réouverture des services hospitaliers publics partout en France, avec des moyens de fonctionnement suffisants, les moyens humains nécessaires, et l’arrêt des suppressions de lits ». Ses auteurs y affirment l’urgence « d’un programme d’investissements dédié aux centres hospitaliers publics de territoire disposant de services de médecine, de chirurgie, d’obstétrique, d’un laboratoire d’analyses biologiques et d’un service d’imagerie ». L’appel peut être signé sur 

Ma santé 2022 – Communiqué de la Coordination Nationale (12/10/2018)

Suite aux 30ièmes rencontres de la Coordination Nationale qui se sont tenues le week-end dernier à Luçon en Vendée, voici un communiqué concernant l’analyse du plan gouvernemental « Ma santé 2022 » annoncé il y a quelques semaines à peine :

Version PDF à télécharger

Retour sur la manifestation nationale du 23 juin 2018

Retour sur la manifestation nationale du samedi 23 juin 2018 à Paris, à laquelle une délégation du Collectif pour l’Hôpital de Moûtiers s’était rendu :

Voici le résumé effectué par la Coordination Nationale :

[pdf-embedder url= »http://hopital-moutiers.com/wp-content/uploads/2018/07/2018-06-23-bulletin-spécial-23-juin-2018.pdf » title= »2018-06-23 – bulletin spécial 23 juin 2018″]

PDF complet téléchargeable ici

Décret sur les urgences : Madame BUZYN met la population en danger (Communiqué de presse CGT Santé et action sociale)

CGT Santé et action sociale :

Une fois de plus, l’argument de la démographie médicale est utilisé  pour dégrader le fonctionnement des services d’urgence dans les hôpitaux de proximité. En fait, il s’agit de faire des économies comme toujours.
Ce décret autorise la présence d’un seul et unique médecin la nuit et peut-être la journée pour assurer à la fois les sorties du SMUR et l’accueil aux urgences. Quand le médecin parti avec le SMUR, parfois pour plusieurs heures, il est prévu de laisser seulement une infirmier.ère aux urgences qui devra attendre l’arrivée d’un médecin d’astreinte (pas forcément un urgentiste) et sans précision de son délai d’arrivée dans le décret.
Il s’agit clairement d’un fonctionnement dégradé qui peut mettre en danger les patient.e.s. En effet, la Ministre utilise une arithmétique simpliste qui ne correspond pas à la réalité de la médecine d’urgence. Le seul critère du nombre de passages la nuit est utilisé, sans considérer le temps de prise en charge du/de  la patient.e, qui est très variable selon la gravité du cas. Un.e seul.e patient.e peut, par exemple, mobiliser un médecin pendant plusieurs heures avant d’organiser son transfert dans un hôpital disposant du plateau technique nécessaire.
Par ailleurs cette logique est en contradiction complète avec la notion de service de « garde » d’urgence : le rôle du médecin et de l’équipe soignante des urgences n’est pas de gérer l’hospitalisation continue mais de surveiller la potentielle urgence vitale.
Les normes professionnelles de qualité et de sécurité prescrivent la nécessité que tout.e citoyen.ne soit à moins de 30 minutes d’un service d’urgence par un moyen de locomotion terrestre. A la suite des fermetures massives d’hôpitaux ces 20 dernières années, il ne reste plus que 650 services d’urgence en France, ce qui ne permet plus de respecter sur tout le territoire ce critère et provoque des inégalités de traitement de la population en fonction de son lieu de résidence.
Cet élément est important, car il s’agit d’un droit constitutionnel qui est bafoué par nos gouvernants !
Ce qui est grave, c’est qu’avant même la publication du décret, certaines Agences Régionales Santé, comme celle de Bourgogne Franche-Comté, ont déjà engagé le processus dans plusieurs hôpitaux de la région, comme celui de Clamecy.
La publication de ce décret ouvre la porte à une aggravation de la désertification sanitaire dans des territoires déjà très malmenés.
Cette situation est inacceptable.
Nous demandons solennellement à la Ministre d’annuler ce décret qui met gravement en danger la population et impose des conditions d’exercice inacceptables pour les médecins et les personnels soignants intéressés.
La Fédération CGT de la santé et de l’action sociale se donnera tous les moyens, y compris judiciaires, avec les personnels, les citoyens et les élus locaux pour que la population puisse bénéficier d’un réseau de services d’urgence de proximité dans les territoires, fonctionnant en toute sécurité, avec des médecins présents en nombre suffisant 24 H sur 24.

Montreuil, le 4 juin 2018