La dernière maternité fermée date du 26 /01/2019
à Creil dans l’Oise en Picardie, commune de 36 000 habitants. Elle est donc transférée à Senlis commune de 14 700
habitants, dont l’hôpital trop petit ne peut pas accueillir tous les matériels,
lits, instruments, et des personnels en
doublon, ou impossible à caser.
Depuis 25 ans jusqu’Ã
ce jour, la France a fermé 338 maternités et 50 % de ses établissements
psychiatriques.
Pourtant un ami correspondant et pas des moindres, il s’agit de l’ancien patron de la gynéco obstétrique de l’hôpital de Creil, donc de la maternité, m’envoie le message ci-dessous :
‘’Mais depuis trois semaines E.
Macron a demandé au Préfet de rouvrir le dossier, poussant le commentaire
jusqu’à la mise en cause de l’Agence Régionale
de Santé dans ses capacités à apprécier les besoins
de la population : joli désaveu !  » Paul CESBRON
De la part de Macron, s’agit-il de boniment ?? De
cynisme ?? D’affolement élections municipales en vue ??
Je pencherai pour les 3
à la fois, sachant que l’Agence Régionale de Santé décide de fermer une maternité, sous l’autorité de la
ministre de tutelle. Alors ???
En 2006 le Centre Hospitalier Universitaire Hôtel-Dieu, au cœur de Paris, a vu partir sa
maternité. La décision de fermer cet établissement se prenait sans faire de
bruit quand les A.R.S n’existaient pas encore.
Maintenant vidé à 85%, l’Hôtel-Dieu attend le
coup de grâce. D’après quelques fuites, il sera vendu à la découpe pour
que des boutiques de luxe s’y installent. Le premier projet de rachat par des Qataris
consistait à le transformer en hôtel de luxe. Les investisseurs de luxe
apportent de la croissance, paraît-il, selon les experts.
Mais il est utile de rappeler que le temps
consacré à la défense de l’Hôtel-Dieu de Paris, au point de le défendre à coups
de pétitions et distributions de tracts, jusqu’à l’occuper nuit et jour en
2013/14, a laissé dans nos mémoires, nous
résistants-occupants, une trace indélébile, d’autant
que sa proximité avec la cathédrale Notre-Dame confère à ce site une
atmosphère particulière où l’histoire est omniprésente.
Chaque fois que j’allais prendre mon tour de
garde, le soir, je voyais la lumière décliner sur la cathédrale. Avec le
pompier de service, des étages supérieurs, nous observions Paris la nuit avec
ses vigilantes chimères et gargouilles, puis à l’aube la lumière revenir par
l’est effleurer l’édifice.
Quelles visions, à chaque fois différentes et
proches !
Maintenant l’incendie vient nous frapper de
plein fouet, sans crier gare : stupeurs et tremblements, puis constat de
destruction.
La déclaration du président Macron sonne le
bourdon :  » Cette cathédrale, nous la rebâtirons. »
Entre bouleversement et émotion, les plus
fortunés promettent de débourser des sommes faramineuses défiscalisées, 900
millions aux dernières nouvelles.
Mais pourquoi ces grandes fortunes sont-elles si
pressées de donner afin de rebâtir ??
S’émouvoir de l’histoire en ces circonstances
doit se comprendre, mais investir dans le plus vieil hôpital parisien, au point
de le transformer en hôtel ou boutiques de luxe, à proximité d’une cathédrale
qui reçoit 14 millions de visiteurs chaque année, voilà que l’affaire devient
intéressante, pour des gens avertis même si certains
d’entre eux préféreront placer dans les hôpitaux sous forme de Partenariat-Public-Privé,
et espèrent ainsi toucher des loyers gigantesques sur 40 ans.
A contrario, les budgets publics à l’égard des
hôpitaux baissent d’année en année. Pour la seule année 2018 la restriction
atteint 1,8 Milliard d’Euros et 900 millions sont prévus à la baisse en 2019.
Continuer de fermer des maternités et des
hôpitaux dévoile un démaillage territorial, conséquence d’une stratégie
anticipée 20 ans auparavant.
Nul ne peut contester le rôle civilisateur de la
construction des cathédrales du point de vue de l’architecture mise en Å“uvre
par la géométrie, la trigonométrie, la connaissance des métiers, tailleurs de
pierre, charpentiers, maître verriers, le choix des matériaux, tous ces
éléments ont contribué à l’ingénierie, à la science dans sa globalité ; s’ajoute
le rôle de ces édifices dans la vie de la cité.
Or il ne faut jamais oublier, que dans la
proximité d’une cathédrale est construit généralement, un hospice souvent
appelé Hôtel-Dieu, ancêtre de l’Hôpital, puis dans ces mêmes cités vont naitre
les facultés de médecine et les Centres
Hospitaliers Universitaires.
Dès lors l’enseignement des connaissances
acquises en médecine, en pharmacologie, en chimie, en biologie devient
irréversible. Toutes ces disciplines continuent, jusqu’à maintenant,
d’alimenter la science dans sa globalité.
Là où est implanté un C.H.U de nos jours, se
dresse une cathédrale.
Dès lors le maillage territorial des cathédrales
est suivi d’un maillage des hôpitaux, même si les constructions ne se font pas
en même temps, puis les petites villes voient apparaître des hôpitaux à leur
mesure, que l’on nomme, actuellement, de proximité.
Force est de constater que les fermetures
d’hôpitaux publics et les déclassements de C.H.U, entrainent un démaillage
territorial et contribuent aux déserts médicaux.
Viendrait-il à l’esprit d’un quelconque
responsable élu ou pas, d’entreprendre un démaillage territorial des
cathédrales au point de les fermer, de les vendre, ou bien de les raser ? Personne
n’oserait un tel projet au nom du Patrimoine commun !
Pourtant l’ensemble de nos hôpitaux publics a
largement contribué à notre système de santé, auquel la Sécurité-Sociale a
donné un élan significatif.
La santé publique est notre Patrimoine commun
dont les hôpitaux sont les maillons.
Si fermer
des hôpitaux publics est un crime, alors se joue sur les parvis Notre Drame de
France !
J-M G 22 avril 2019 (extrait du site de la Coordination Nationale)