Direction commune CHAM/CHMS : Martine Berthet questionne Agnès Buzyn

La sénatrice LR de la Savoie, Martine Berthet, a questionné la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn :

Gouvernance des centres hospitaliers d’Albertville-Moûtiers et de Saint-Pierre-d’Albigny

Question soumise le 7 juin 2018

Mme Martine Berthet attire l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé au sujet du projet de création d’une direction commune intégrant les centres hospitaliers d’Albertville-Moûtiers (CHAM) et de Saint-Pierre-d’Albigny au sein de la direction commune existante autour du centre hospitalier de métropole Savoie (CHMS).

Souhaité par l’agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, ce rapprochement devrait permettre, d’après cette dernière, de diminuer les dépenses, d’améliorer la mutualisation des interventions et des équipes et d’avoir une vision globale de la gestion des deux hôpitaux. Si les élus locaux ne voient pas d’inconvénient à ce projet d’évolution de gouvernance, il sera toutefois indispensable de veiller à ce que le projet médical repose sur des bases solides et que les activités médicales du CHAM soient maintenues et non absorbées par l’hôpital de Chambéry. La crainte des élus est en effet celle de voir le centre hospitalier d’Albertville-Moûtiers, du fait de la création d’une direction commune, perdre son attractivité vis-à-vis du personnel médical ainsi qu’en matière de qualité des soins apportés à la population. Pour que le CHAM, situé sur un territoire qui rassemble 120 000 habitants sans compter les saisonniers et les vacanciers, puisse demeurer un hôpital de proximité, les activités qui lui sont spécifiques (traumatologie de montagne, médecine du sport, chirurgie, pédiatrie, obstétrique…) devront être soutenues et pérennisées.

Elle lui demande quelles garanties le Gouvernement entend apporter pour que l’avènement d’une direction commune conduise à une optimisation du fonctionnement des centres hospitaliers d’Albertville-Moûtiers et de Saint-Pierre-d’Albigny plutôt qu’à une délocalisation de l’activité médicale vers Chambéry.

 

Source : NosSenateurs.fr

Décret sur les urgences : Madame BUZYN met la population en danger (Communiqué de presse CGT Santé et action sociale)

CGT Santé et action sociale :

Une fois de plus, l’argument de la démographie médicale est utilisé  pour dégrader le fonctionnement des services d’urgence dans les hôpitaux de proximité. En fait, il s’agit de faire des économies comme toujours.
Ce décret autorise la présence d’un seul et unique médecin la nuit et peut-être la journée pour assurer à la fois les sorties du SMUR et l’accueil aux urgences. Quand le médecin parti avec le SMUR, parfois pour plusieurs heures, il est prévu de laisser seulement une infirmier.ère aux urgences qui devra attendre l’arrivée d’un médecin d’astreinte (pas forcément un urgentiste) et sans précision de son délai d’arrivée dans le décret.
Il s’agit clairement d’un fonctionnement dégradé qui peut mettre en danger les patient.e.s. En effet, la Ministre utilise une arithmétique simpliste qui ne correspond pas à la réalité de la médecine d’urgence. Le seul critère du nombre de passages la nuit est utilisé, sans considérer le temps de prise en charge du/de  la patient.e, qui est très variable selon la gravité du cas. Un.e seul.e patient.e peut, par exemple, mobiliser un médecin pendant plusieurs heures avant d’organiser son transfert dans un hôpital disposant du plateau technique nécessaire.
Par ailleurs cette logique est en contradiction complète avec la notion de service de « garde » d’urgence : le rôle du médecin et de l’équipe soignante des urgences n’est pas de gérer l’hospitalisation continue mais de surveiller la potentielle urgence vitale.
Les normes professionnelles de qualité et de sécurité prescrivent la nécessité que tout.e citoyen.ne soit à moins de 30 minutes d’un service d’urgence par un moyen de locomotion terrestre. A la suite des fermetures massives d’hôpitaux ces 20 dernières années, il ne reste plus que 650 services d’urgence en France, ce qui ne permet plus de respecter sur tout le territoire ce critère et provoque des inégalités de traitement de la population en fonction de son lieu de résidence.
Cet élément est important, car il s’agit d’un droit constitutionnel qui est bafoué par nos gouvernants !
Ce qui est grave, c’est qu’avant même la publication du décret, certaines Agences Régionales Santé, comme celle de Bourgogne Franche-Comté, ont déjà engagé le processus dans plusieurs hôpitaux de la région, comme celui de Clamecy.
La publication de ce décret ouvre la porte à une aggravation de la désertification sanitaire dans des territoires déjà très malmenés.
Cette situation est inacceptable.
Nous demandons solennellement à la Ministre d’annuler ce décret qui met gravement en danger la population et impose des conditions d’exercice inacceptables pour les médecins et les personnels soignants intéressés.
La Fédération CGT de la santé et de l’action sociale se donnera tous les moyens, y compris judiciaires, avec les personnels, les citoyens et les élus locaux pour que la population puisse bénéficier d’un réseau de services d’urgence de proximité dans les territoires, fonctionnant en toute sécurité, avec des médecins présents en nombre suffisant 24 H sur 24.

Montreuil, le 4 juin 2018