Le centre hospitalier en convalescence – La Savoie (16/08/2017)

 

Article en lecture libre sur le site du journal La Savoie

Retranscription (si jamais l’article original venait à ne plus être consultable sur le site du journal) :

Le Cham lutte à tous les niveaux pour se réapproprier la patientèle de la région et retrouver des bases financières plus équilibrées. Le point avec sa directrice, Laurence Bernard.


Laurence Bernard a confiance en l’avenir estimant que c’est dans la difficulté que l’on trouve les solutions.

La rotation des effectifs est déjà complexe à gérer le reste de l’année, mais pendant les vacances, avec les congés… comment vous en sortez-vous ?

Il existe une grande solidarité des professionnels de santé pour que les uns et les autres puissent partir 15 jours sans fractionnement. Cela implique pour les personnels restants un seuil d’activité élevé. Nous nous organisons de manière à ce que ce soit vivable, en recourant à l’intérim notamment, mais c’est de plus en plus difficile car il n’existe plus une vraie baisse de l’activité au mois d’août comme c’était le cas il y a quelques années. Les gens consomment leurs vacances autrement et cela s’en ressent.

Les intérimaires doivent être sollicités de tous les côtés, vous en trouvez suffisamment ?

Paradoxalement, c’est hélas de plus en plus simple d’en recruter. Le marché du travail a beaucoup évolué avec une perte d’attractivité des temps plein. Beaucoup de praticiens se tournent sur l’intérim car il y a peu de charges et qu’ils sont bien rémunérés… presque trop bien ai-je envie de dire. Pour que la situation s’harmonise, il faudrait baisser la rémunération des intérimaires et revaloriser les carrières. Faute de quoi, la problématique du recrutement sera constante. C’est un sujet majeur.

Pour redorer l’image du Cham, vous avez lancé une grande campagne de communication. A-t-elle porté ses fruits ?

C’est excessivement difficile à évaluer. Pour s’assurer une communication au top, il nous manque la brique principale : le web. Notre nouveau site sort au mois de septembre, il a été totalement remanié et promet d’être beaucoup plus clair, lisible et didactique. Au demeurant, une politique de communication n’a pas de sens s’il n’y a pas des services de qualité derrière. En l’occurrence, certains signes semblent indiquer une dynamique de réappropriation : la population revient à l’hôpital pour beaucoup de soins et nous constatons une hausse sensibles des consultations : de 16100 en 2016 à 17500 en 2017 pour la période de janvier à mai. Je préfère résumer cette tendance à une confiance qui se réinstalle plutôt qu’à notre campagne de communication.

L’hôpital va donc financièrement mieux ?

Dire qu’il va se redresser à court terme, non, les difficultés sont structurelles et les efforts qui nous sont demandés sont trop importants par rapport à ce que nous sommes en mesure de consentir. Le Cham est très représentatif des problèmes rencontrés par les hôpitaux périphériques de ce pays avec une grande difficulté à recruter.

Vous êtes optimiste pour l’avenir ?

Nous traversons une période de mutation, mais c’est dans la difficulté que l’on trouve les solutions. Et puis nous avons tous les motifs d’espérer : la politique veut que nous allions vers plus de cohérence dans les années à venir, un élan soutenu par les travaux qui ont été réalisés et l’apport futur des technologies. J’attends beaucoup de la télémédecine.

Lors des vÅ“ux de fin d’année, vous regrettiez ne pas avoir pris assez de temps pour discuter avec le personnel… avez-vous pu inverser la tendance ?

Pas assez à mon goût, mais débarrassée des contingences immobilières, j’ai pu dégager davantage de temps pour ce dialogue social que j’estime essentiel. Ce n’est pas seule que nous trouvons les solutions, mais tous ensemble.

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