En avril 2007, je me blesse à Courchevel (coupure profonde au niveau du genou avec une carre de ski).
Je peux me tenir debout, et rejoint par moi-même le bureau des pisteurs secouristes qui, après un pansement rapide, m’orientent vers le cabinet médical voisin.
Diagnostic : plaie chirurgicale, rien à faire pour un médecin de station, direction hôpital.
S’ensuit une attente de plus de 1h allongé le temps que le médecin trouve un moyen de transport routier (toutes les ambulances sont prises, ainsi que pompiers et SAMU et il se rabat sur un transport en taxi non médicalisé).
Pas de circulation dense, donc aucun ralentissement heureusement, mais le trajet dure quand même plus de 40 minutes jusqu’à Moutiers.
Interminable, quand on se force à rester actif (je n’ai jamais autant parlé avec un chauffeur de taxi) et ne pas perdre connaissance alors que l’on sent son sang s’écouler le long de la jambe (et se stocker dans le sac étanche où le médecin à eu la judicieuse idée de placer ma jambe, désolé pour les détails glauques).
Les infirmières ont estimé à près de 1 litre de sang perdu durant le trajet.Alors que ma tension était quasi normale (12,7) au cabinet médical de Courchevel, une contre-mesure arrivé à l’hôpital de Moutiers (10,8) fait prendre conscience du risque encouru pendant le trajet.
Je perd connaissance (baisse brutale de tension à 6,5) alors que je suis déjà allongé sur la table d’opération (et donc heureusement entre de bonnes mains).Je n’ose pas imaginer la situation si cela m’était arrivé dans le taxi avec un chauffeur (non médecin) devant se rendre à Albertville.
Qu’aurait-il fait ?
Serais-je là pour témoigner aujourd’hui ?
Serais-je simplement comptabilisé comme faisant parti de ceux qui n’ont pas eu de chance dans leur malheur ?Je dis OUI pour le maintien des services d’urgence de proximité.
Faut-il attendre qu’un décideur vive pareille expérience pour que cela lui ouvre les yeux (et qu’il revienne sur sa décision précédente, prise dans la quiétude d’un salon feutré) ?
Laurent (via email)