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Retranscription :
Une partie du service des urgences de Chambéry est en grève pour le 11e mardi consécutif. Si la direction assure avoir « validé des premières avancées concrètes », elles sont (très) loin de satisfaire le personnel.
Ce devait être une première avancée dans les négociations entre la direction du Centre hospitalier Métropole Savoie (CHMS) et le personnel en grève. Il n’en est rien. Comme promis, la direction a reçu les manifestants lors de “groupes de travail” en juin et en juillet. Ces réunions devaient permettre d’entrevoir une sortie de crise. Le directeur de l’hôpital promettant du « concret ».
C’est par la voix de Sylvia Gotteland, directrice adjointe du CHMS, que la direction s’est félicitée de ces premières avancées « concrètes ».
D’abord, le matériel. Depuis le début de la contestation, le personnel en grève réclame « plus de matériel (brancard, fauteuils…) », et le remplacement ou la réparation « du matériel défectueux ». En réponse, l’hôpital a fait l’acquisition de 10 brancards et de 25 fauteuils. « Nous avions prévu d’acheter 5 brancards et 12 fauteuils. Nous avons doublé notre budget [de 50 000 à 100 000 euros, NDLR] pour obtenir ce matériel supplémentaire », explique la n° 2 du CHMS.
Insuffisant pour Bastien Reisler, infirmier et membre du collectif inter-Urgences : « Ces brancards et ces lits remplaceront le matériel défectueux ou inexistant. Pour nous, ce n’est absolument pas du matériel “supplémentaire”. » Autre point de discorde, le paiement des heures supplémentaires. La direction a validé « le paiement, à la demande, des heures supplémentaires - au-delà de 15 heures - réalisées depuis le début de l’année. » Une mesure qui permettrait aux salariés de toucher ces indemnités dès le mois d’août plutôt qu’en décembre, comme le veut l’usage. « C’est une des revendications auxquelles nous avons répondu », se félicite Sylvia Gotteland. « Mais ça ne fait absolument pas partie de nos revendications ! » conteste, de son côté, Bastien Reisler.
Dans le préavis de grève envoyé le 25 mai 2019 à Florent Chambaz, le directeur de l’hôpital, il n’est effectivement nullement fait mention de cette requête. « Nous demandons d’être rémunérés en heures supplémentaires, sans condition, lorsque nous sommes sollicités pour des remplacements », précise l’infirmier.
D’autres réunions sont prévues pour le mois de septembre. Mais il est toutefois difficile d’imaginer une sortie de crise précoce, tant le dialogue entre la direction et le personnel en grève semble épineux.