Laurence Bernard : le CHAM op̬re РLa Savoie (20/11/2014)

Article disponible en lecture libre sur le site du journal La Savoie

Retranscription :

Elle pense les organisations, soigne les relations humaines, recoud les budgets : depuis plus de 20 ans, Laurence Bernard assume des rôles de direction dans les plus grands hôpitaux.

Laurence Bernard : le cham opère
Elle pense les organisations, soigne les relations humaines, recoud les budgets : depuis plus de 20 ans, Laurence Bernard assume des rôles de direction dans les plus grands hôpitaux.
Arrivée il y a quelques mois au CHAM, centre hospitalier Albertville-Moûtiers, elle s’attelle à un challenge aussi complexe qu’excitant : rendre à l’infrastructure attractivité et rentabilité.
Avant de dérouler cursus et parcours, la chef d’établissement de 49 ans s’enquiert de connaître son interlocuteur et le média qu’il représente. Avec un petit sourire malicieux, elle lâche « on m’a dit que vous n’étiez pas toujours gentil avec nous ».
L’échange est à son image : sérieux mais décontracté. Elle a très tôt su ce qu’elle ferait ce métier, dès la seconde en vérité : «  Je traînais dans un centre d’orientation où, au hasard d’un tiroir, j’ai trouvé une fiche sur la profession de directeur de centre hospitalier. Le conseiller a noté mon intérêt et m’a proposé de rencontrer le chef d’établissement de l’hôpital de Voiron, un homme exceptionnel qui m’a donné la vocation ». Avant de s’adonner aux études, elle assouvit sa passion pour le ski en écumant les stations européennes et en convoitant les podiums régionaux. Après le bac, elle troque les spatules pour les stylos et pirouette des maths appliqués à sciences-po en passant par deux maîtrises de droit. Laurence Bernard réussit plusieurs concours de la fonction publique, mais il n’est alors pas question pour elle de renoncer à ses projets  : « Je ne me voyais pas vendre des croquettes ou commercialiser des machines à laver. La direction d’un hôpital avait du sens : c’est un univers à la formidable complexité où se côtoient la vie, la mort, plus de cent métiers dans des horizons sociologiques complètement différents.
C’est un terrain toujours en mouvement où il ne suffit pas d’un coup de sifflet pour diriger les opérations
 ». Elle se sait faillible, soumise aux coups de moins, « mais dans ces moments-là, sourit-elle, je chausse ma paire de ski ou mes chaussons de grimpe. Un collègue m’a confié qu’embrasser ce métier, c’était apprendre la solitude. Et c’est vrai que si l’on concerte et consulte, arrive un moment où il faut bien choisir. C’est notre travail de prendre des décisions qui font sens, même si elles n’ont pas que des partisans. Si on a peur de cet aspect de notre profession, mieux vaut ne pas l’exercer ».« J’ai appris à concilier les impossibles » 
À Grenoble, Lyon puis Paris, Laurence Bernard a appris à orienter les finances, organiser les stratégies ou modéliser les parcours santé. Au Cham, il va lui falloir insuffler un second souffle à l’infrastructure et persuader tous ses acteurs et usagers qu’une page nouvelle est en passe de s’écrire : « On hérite d’une histoire, mais le but n’est pas de se retourner sur ce que l’on aurait pu ou dû faire, mais d’élaborer le projet médical le plus intelligent possible, qui concilie toutes les contraintes qui sont les nôtres ». Et ce défi, elle y croit dur comme fer : « sinon, je ne serais plus là ! » Selon elle, il faut allier rapidité, efficacité et qualité dans le parcours de santé « car le système est devenu très concurrentiel. Si nos patients ne sont pas contents à la sortie de nos hôpitaux, c’est que nous sommes passés à côté de quelque chose ! » Faudra-t-il travailler plus pour conquérir plus ? « L’idée, ce n’est pas de demander plus, mais différemment : si on ajoute plus de tâche dans une désorganisation, c’est évident que cela crée des charges de travail supplémentaires, sur une organisation, ce n’est plus le cas. Il faut que nous apprenions à millimétrer nos parcours cliniques de manière à ce que le patient sache ce qui va lui arriver et que les médecins puissent mieux s’organiser dans leur travail. Moins il y aura d’inopiné, plus il y aura de sérénité, tout le monde sera gagnant ! » Laurence Bernard sait que la copie finale rendue par l’ARS ne fait pas l’unanimité : « au demeurant, c’est l’un des plus beaux projets régionaux en terme d’investissement, estime-t-elle, il va nous permettre de casser le cercle vicieux et de réintroduire plus d’activités et par conséquent, de rentabilité » De rendre le cercle vertueux en quelque sorte… Cette détermination fécondée d’énergie positive guide toute la vie de Laurence Bernard : « J’ai appris à concilier les impossibles, notamment dans ma vie privée ».
Maman de deux enfants, elle parvient à se libérer du temps pour eux, à faire du sport, jouer de la clarinette, elle réussit à croquer la vie sans jamais perdre de vue la mort qui hante le quotidien des hôpitaux.
Johan Fabin 

La Savoie

Congrès de l’ANEM à Chambéry les 16 & 17/10/2014

Lors du congrès de l’ANEM (Association Nationale des Elus de Montagne), à Chambéry les 16 & 17/10214, les maires des stations de ski des 3 Vallées, ont présenté un courrier commun, intitulé :

Nécessité d’hôpitaux de proximité en montagne
Reconnaître la notion d’hôpitaux de montagne

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Avis du SDIS concernant la nouvelle organisation de la santé en Tarentaise

Suite à une demande du collectif en date du 23 septembre 2014, le directeur du SDIS Savoie donne son avis :

Monsieur,

Par votre courrier en date du 23 septembre 2014, vous me questionnez sur l’éventuel impact pour les services de secours en cas de fermeture du service des urgences de l’hôpital de Moutiers.

En réponse j’ai l’honneur de vous transmettre les éléments suivants :

Actuellement, un blessé pris en charge par un VSAV sapeur pompier est transporté, sauf exceptions prévues par convention (AVC, pédiatrie, etc …), et après régulation par le CRRA 15, à « lhôpital de rattachement » du centre de secours qui réalise l’intervention, tel que prévu par le règlement opérationnel du SDIS de la Savoie, arrêté par Monsieur le Préfet.

Tout transport d’un blessé ou d’une victime sur un hôpital plus éloigné que l’hôpital de rattachement, ce qui serait le cas si l’hôpital de Moutiers, impliquera forcément plus longue des personnels et des moyens engagés par le SDIS de Savoie.

Cette situation ne pourra que générer une baisse du niveau de couverture opérationnelle, notamment incendie, telle qu’elle est définie dans le SDACR  (Schéma Départemental d’Analyse et de Couverture des Risques). L’impact n’en sera que plus pénalisant au niveau des stations de sports d’hiver compte tenu de leur éloignement.

Espérant avoir répondu à votre attente, je vous prie d’agréer, monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

Le Directeur : Colonel X. Jouannet

2014-10-14 - Avis du SDIS

L'hôpital, c'est vital