La Région Bourgogne Franche Comté dénonce le PRS

Comme partout en France, les Régions doivent voter les PRS (Programme Régional de Santé).

Voici l’intervention (source) de Claudy CHAUVELOT DUBAN (Vice-présidente du Conseil départemental de Haute-Saône en charge de l’Habitat et Conseillère régionale déléguée à la culture) lors de la venue de M. Pribille , Directeur Général de l’ARS :

Monsieur le Directeur de l’agence régionale de santé,

Je veux saluer la présence des collectifs et des personnels ici présents.
Leur présence montre leur inquiétude.

Je me limiterai au cas des urgences et de l’audit. Néanmoins, je remarque que maintenant, les GHT ont pour mission de fusionner et d’absorber les Hôpitaux de proximité.

Le PRS que vous venez nous présenter, préconise la fermeture du services des urgences de l’hôpital de Gray, tout comme celle de tous les Hôpitaux de proximité de BFC, et leur transformation en centre de consultations non programmées.

Et ce, au mépris du personnel et des patients, qui se manifeste depuis de très nombreux mois, à l’heure où de toutes parts dans le pays, gronde la colère des soignants, celle des élus des territoires où les services publics sont supprimés, où les EPHAD, les urgences, révèlent le malaise grandissant de l’organisation du système de soins en France.

Votre récente proposition, copié collé identique à tous les Hôpitaux concernés, consiste à faire croire que le service des urgences ne fermerait pas puisque le SMUR serait présent jour et nuit et en cas de sortie, un médecin formé à l’urgence en quelques jours… ferait le relais. A Gray, ce sont principalement des gériatres !
Cela ne convainc personne : la loi ne permet pas de conserver un service d’urgences sans urgentistes vous le savez bien !

C’est donc bien d’un Centre de consultations non programmées, qu’il s’agit, sans obligation de continuité de service, avec impact direct sur la structure de l’hôpital puisque c’est de sa fermeture qu’il s’agit ou de sa transformation en centre de longs séjours que vous préparez ainsi.

Le service des urgences n’est pas seulement la porte d’entrée de notre hôpital de proximité mais un facteur essentiel de l’existence de celui-ci.

Sa fermeture aura, non seulement un retentissement négatif sur l’environnement médical, psychologique, social et économique du bassin graylois, mais aussi, une destruction de l’égalité d’accès aux soins que la République doit à ses citoyens au nom de l’égalité et de la fraternité.

Sa fermeture contribuerait, si elle était mise en place, à désorganiser la bonne prise en charge des urgences pré hospitalières.

Ce sont les patients qui subiront les nouvelles contraintes imposées par cette fermeture et notamment ceux qui présentent les pathologies les plus lourdes.

À cette décision, s’ajoute un second audit en 3 ans pour palier le « déficit. »

L’hôpital, « devrait se gérer comme une entreprise » : mais il ne maîtrise ni ses flux, ni ses coûts de production, ni ses prix de vente, vend à perte et est donc, en déficit programmé car organisé par le Ministère pour mieux le fermer ! Et malgré ce déficit, il doit dégager des marges pour investir. Donc, on ferme des lits et on supprime du personnel. On se prive ainsi de recettes !

18,5 ETP supprimés et 18 lits de fermés pour cette année, alors que l’audit en préconisait 6 !

32 lits de fermés en 2 ans.

De 54 lits en médecine et SSR, il nous en reste 38 (8 SSR et 30 médecine).

Alors que des patients sont sur des brancards, alors que l’hôpital ne peut satisfaire les demandes d’hospitalisation.

Vous essayez vraiment de nous achever.

Alors , nous vous disons non !

Mais nous sommes des élus responsables

Aussi, Nous proposons, en lien avec la Communauté Médicale :

La création de 40 lits d’aval SSR, qui ne nécessite pas de travaux puisque nos chambres sont là et vides, proches du plateau de rééducation, et ce comme promis par votre prédécéceur, afin d’assurer la prise en charge adéquate des malades et de générer des recettes.

Pour les urgences, le service fonctionne avec 3 urgentistes en permanence la journée, nous proposons une organisation avec 2 urgentistes (1 SMUR et 1 sur site).

Et, je ne pense pas qu’en prenant les patients pour des clients, qu’en pressant les équipes comme des citrons et qu’en ne respectant pas leur métier, qu’en exigeant des durées d’hospitalisation réduites qu’on réglera le problème des finances de la France ! Bien au contraire car les effets induits de ces directives seront terribles.

Et je vous informe, que Présidente du conseil de surveillance, je n’ai pas prévu de réunir cette instance pour l’instant, au vu de la situation actuelle. Nous ne sommes pas écoutés, les équipes sont méprisées et les patients sont bafoués.
Et j’appelle mes collègues Présidents de Conseil de surveillance, à en faire tout autant. Je sais bien que cela ne vous plait pas, mais la solution est entre vos mains.

La santé est un droit et certainement pas un privilège : écoutez nous, prenez le temps de la concertation réelle sur chaque territoire, abandonnez cette vision rejetée par les femmes et les hommes qui vivent et veulent vivre dignement dans nos départements ruraux.

Vote de l’assemblée (avis) : défavorable  à l’unanimité

Le jour même (source), Marie-Guite DUFAY, la Présidente de la Région Bourgogne Rhône Alpes envoyait un courrier au 1er Ministre afin de l’alerter sur la situation :

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